Tabac

VOIX SANS ISSUE

 

 

 

 

 

 

Parler du tabagisme chez les jeunes, c’est illustrer en négatif la publicité, par ailleurs louable, faite à l’initiative de l’Etat ou d’organismes spécialisés contre la consommation du tabac. Aujourd’hui nul ne s’aviserait de prétendre que la consommation de tabac n’est pas nocive, et porteuse à terme de maladies graves, voire mortelles. Mais une part importante des jeunes perçoit ce danger lointain, comme une abstraction hypothétique.

 

Il apparaît que la projection d’un mal pouvant survenir trente ou quarante ans après le début de l’usage, suscite difficilement un sentiment de crainte, voire de danger.
Il est déjà difficile à cette population de se projeter cinq ou dix ans en avant. Aussi les risques plus lointains ne sont que des hypothèses floues qui ne les concernent pas vraiment.

Bien qu’on ait souligné la plus grande fragilité de la femme face au tabagisme, et les incidences que celui ci avait sur les enfants à naître, les filles qui fument sont de plus en plus nombreuses et les garçons qui fument le font plus régulièrement et en quantité plus importante que précédemment.
Avec « Voix sans issue », nous échappons à l’abstraction en montrant les ravages du tabagisme sur un être aimé (le père), et les risques pris par une jeune femme enceinte, guère plus âgée que le public auquel nous nous adressons. Cette vision concrète du mal permet au jeune spectateur d’identifier le risque en lui donnant un visage et en l’intégrant sans difficultés à son environnement affectif immédiat et donc à lui même.

Combattre le tabagisme auprès des jeunes implique donc que l’on soit aussi « réel » que possible, et fortement ancré dans leur quotidien. L’expérience nous a montré que la cible était souvent atteinte, car ceux qui ne fument pas (ou pas encore) sont saisis durant la pièce par une sorte de suffocation qui les conforte dans leur décision de ne pas fumer, et renforce leur désir d’aider ceux qui fument à se libérer de leur dépendance. Quand à ceux qui fument, le débat illustre leur forte demande de connaître les méthodes et les centres d’accueil où l’on pourra les aider à se libérer du tabac.

Résumé de la pièce

Malgré l’interdiction, Igor et Isa fument à l’intérieur de l’établissement scolaire. Cela provoque une dispute entre eux et Florence , qui non seulement ne supporte pas la fumée, mais s’indigne qu’ils aient incité Kalid à fumer sa première cigarette « pour voir, et parce qu’on ne peut prendre une décision qu’après avoir essayé ».
Florence va voir son amie Vanessa, qui attend un enfant et qui malgré cela ne peut s’empêcher de fumer. Les deux amies parlent des risques que cela comporte pour la mère et pour l’enfant.
Florence est amenée à parler de son père qui doit subir une intervention chirurgicale à la suite de ses longues années de tabagisme. Les deux amies se séparent sur la décision difficile de Vanessa de tenter d’arrêter de fumer en se faisant aider dans un centre spécialisé.

Isa vient se plaindre à Igor d’une énième dispute avec Florence qui l’a surprise en train de fumer dans la bibliothèque. Igor informe Isa des problèmes de santé du père de Florence. L’attitude des deux jeunes gens à l’égard de Florence s’en trouve modifiée, mais Florence refuse de limiter le débat à son père et l’élargit au tabagisme en général. Devant le scepticisme de ses amis, elle en appelle à son père, qui simplement, sans esprit moralisateur explique son cheminement et les conséquences redoutables que le tabagisme a pour lui maintenant. Cette scène leur rend les dangers du tabac plus concrets, mais leur décision personnelle reste en suspens…

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