Racisme

LA BÊTE QUI NE DORT PAS

 

 

 

 

 

 

Caché derrière la paresse intellectuelle, se nourrissant de traditions et de réflexes anciens le racisme n’attend, si l’on n’y prend garde qu’une occasion pour s’exprimer. La peur de l’inconnu, l’agression ressentie face à ce qui ne vous ressemble pas, à ce qui n’est pas identifiable remonte à la nuit des temps. Il est probable que l’ostracisme et donc le racisme s’exprimaient déjà à l’aube de l’humanité par l’hostilité des habitants d’une caverne envers ceux de la caverne voisine. Ne pas être raciste implique la capacité d’appréhender l’humanité comme un tout, les cultures comme équivalentes et les modes traditionnels comme l’expression d’un mode de vie adapté à son environnement.

Par ailleurs, une des caractéristiques du racisme est sa capacité de résistance lorsqu’il s’est déclaré. Par delà les lois, il importe de le traiter préventivement, en sensibilisant et en éduquant. Étonnés que les responsables ne fassent appel à nous que lorsque les problèmes se sont exacerbés, nous insistons sur l’importance de la prévention, afin que cette mise en conscience aient lieu avant toute manifestation négative. On aurait ainsi prévenu, éduqué et du même coup éliminé des causes de violences, de mal-être et de repliement sur soi qui sont comme chacun sait les ferments de nombre de maux que nous combattons.

Le Théâtre du Chaos a voulu mettre à son répertoire dès 1997 une pièce contre le racisme. Ce faisant, dans la logique de son travail de prévention, « La bête qui ne dort pas » s’inscrit avec plus d’évidence, dans sa démarche.

Dans « La bête qui ne dort pas » nous n’avons pas voulu avoir une approche exacerbée du racisme, nous avons voulu montrer comment il s’exprime au quotidien : la logeuse ne loue pas à « des gens qui ne sont pas comme nous » ; les parents « qui ne sont pas racistes pour deux sous », mais qui n’envisagent pas que leur fille puisse aimer et faire sa vie avec quelqu’un d’une autre couleur ou d’une autre culture. Le racisme sociétal y est aussi abordé par la discrimination dans l’emploi et l’attitude ambiguë, voire hostile qui se développe insidieusement dans ce contexte.

Au fil du débat qui suit la pièce, les spectateurs prennent conscience qu’il est facile, voire tentant de se laisser aller à  rejeter l’autre, et que parfois leur méfiance à l’égard de l’habitant de la cité voisine ou du village d’à côté ressemble comme une sœur au racisme que par ailleurs ils condamnent volontiers. C’est un autre regard sur l’altérité et une invitation au respect et à la tolérance que nous prônons tout au long du débat.

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