Citoyenneté dans la ville

CITÉ PARTENAIRE

L’implication du jeune adulte dans la vie de la cité est parfois d’autant plus difficile que celle-ci se heurte à des problèmes socio-économiques, culturels, voire ethniques.
Que cela soit formulé ou non, tous pourtant se voudraient citoyens ou pour le moins partie prenante dans leur environnement immédiat. Encore faut-il que ces jeunes adultes aient conscience qu’une prise est possible et que les décideurs et les structures de la commune soient ouvertes à leurs démarches.
Nombre de difficultés ou de troubles ponctuels ont pour origine parmi d’autres raisons (chômage, guettoïsation, etc…), le sentiment de n’avoir aucun impact sur ce qui les concerne au premier chef. En raison de leur âge et d’un cursus scolaire souvent insatisfaisant voire chaotique, les jeunes ont tendance au repliement, au refus, persuadés que le seul terrain de dialogue possible est auprès de leurs pairs et que nulle part ailleurs on ne fera l’effort de les entendre. Ceci instaure un malentendu car il y a souvent chez les responsables des municipalités, un désir de dialogue, mais les bases et les modalités de cet échange trouvent rarement leur point de rencontre et chacun se conforte dans la méfiance de l’autre.

 

Avec « Cité Partenaire », nous donnons à voir le cheminement d’un jeune français fils d’immigrés, qui, d’abord isolé dans sa cité, prend conscience que pour avoir prise sur la réalité, une organisation est nécessaire, sous peine de n’être ni entendu, ni compris. Il crée donc une association de quartier, qui d’abord mal perçue, finit par convaincre les gens de la cité comme les responsables municipaux, que cette association peut être une passerelle à partir de laquelle la reconnaissance de l’autre, puis le dialogue deviennent possibles.

Progressivement, l’univers de ces jeunes déborde leur environnement immédiat et leur implication dans la vie de leur ville se fait plus réaliste et plus prégnante, avec ce que cela comporte d’obligations et de respect, mais aussi de reconnaissance et de droits.
Les uns cessent de les appréhender comme de redoutables loubards et les autres découvrent que le monde dans son ensemble ne leur est pas forcément hostile. Ce sujet difficile se veut sans manichéisme. Il n’y a pas les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, mais seulement une barricade de préjugés et d’appréhensions réciproques, qui si elle n’est détruite, interdit tout partage. Le Théâtre du chaos, est fier d’avoir inscrit cette pièce à son répertoire, car nous croyons fermement que l’isolement engendre la haine et avec elle, toutes les dérives. La richesse du débat qui s’instaure lorsque nous jouons cette pièce, démontre à l’évidence son utilité. Nous espérons aussi que parfois elle serve de point de départ à une prise de conscience et donc à un cheminement positif.

Résumé de la pièce

Laure, Rémi et Sam assistent désolés au désœuvrement des jeunes de la cité et aux déprédations auxquelles ils se livrent comme exutoire à leur mal être. Malgré l’ironie ou les réticences de certains de ses amis, Sam décide de créer une association capable de fédérer les habitants de la cité pour que les besoins de ces habitants soient pris en compte et plus généralement pour faire de ce lieu habituellement dénigré, une part intégrante de leur ville. Non sans difficultés l’association se structure et l’échange avec les autorités locales s’instaure. D’abord méfiante et craignant que l’initiative de Sam n’ait d’autre but que la contestation et le dénigrement, elles finissent par s’associer à la démarche. Certes, tous les personnages ne réagissent pas à l’unisson.

Certains poussent leur méfiance jusqu’à l’hostilité, semblables en cela aux différents éléments de la ville même. Mais lentement, chacun mesure que cette implication et les actions qu’elle induit sont profitables à tous. Les jeunes et les moins jeunes qui se croyaient dans la marge, et qui sans doute l’étaient par absence d’échange et d’initiative, se découvrent partenaires de leur ville.
Leur action modifie le regard que la ville portait sur eux, mais aussi l’idée manichéenne qu’ils s’en faisaient. Sans que ce soit facile ni idyllique, chacun prend sa place et la revendique toute entière dans le partage et le respect d’autrui.

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